La part des salariés âgés ne cesse de croître dans la main-d’œuvre. Étant donné que l’on travaille plus longtemps, la gestion de la SST dans le contexte du vieillissement de la main-d’œuvre est devenue une priorité. (Agence européenne de santé au travail).
Quelques chiffres
Une étude portant sur les pays de l’OCDE(1) montre que le taux d’emploi de la population de travailleurs dont l’âge est compris entre 55 et 64 ans a fortement augmenté entre 1990 et 2016 (de 48% à 59 % pour l’OCDE, de 35,6 % à 49,9 % en France, de 36,8 à 68,6 % en Allemagne). Toujours selon cette même étude, le taux de maintien dans l’emploi après 60 ans est passé entre 1990 et 2016 de 38,8% à 48,6% pour l’OCDE, de 19,1% à 34,7% en France et de 34,5% à 59,1 en Allemagne.
Les objectifs
Améliorer les taux d’emploi et prolonger les carrières professionnelles des salariés sont deux objectifs importants des politiques nationales et européennes depuis la fin des années 1990. Le taux d’emploi de l’UE-28 pour les personnes âgées de 55 à 64 ans est passé de 39,9 % en 2003 à 50,1 % en 2013. Il reste inférieur au taux d’emploi des personnes âgées de 22 à 64 ans. L’âge moyen de sortie du marché du travail est passé de 59,9 ans en 2001 à 61,5 ans en 2010.
L’objectif de la stratégie européenne pour 2020 en matière d’emploi, à savoir faire passer le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans à 75 %, suppose que les Européens travaillent plus longtemps.
Conséquences du vieillissement
Les conséquences peuvent être positives ou négatives. Certaines facultés sont amoindries (physiques ou sensorielles) et cet amoindrissement peut porter préjudice pour certaines activités très physiques ou nécessitant un sens de l’équilibre (pompiers, secouristes par exemple).
En revanche certaines qualités peuvent être améliorées (aspect relations humaines, sensibilité au service à la clientèle ou à la qualité), sans parler de l’expérience.
Dans notre domaine, nous nous intéresserons exclusivement à la partie santé au travail.
Du point de vue des risques professionnels
Du point de vue des statistiques d’accident du travail, on constate que les travailleurs seniors ont moins d’accidents mais que leur gravité est plus importante. Il importe de prendre ce point en considération. Les maladies professionnelles touchent évidemment les travailleurs les plus âgés, ce qui est logique, les maladies professionnelles provenant principalement de la durée d’exposition à un facteur de risque.
Il est clair que les entreprises doivent mettre en place des actions en faveur de leurs travailleurs les plus âgés. Naturellement, ces actions ont un coût. Il serait souhaitable également qu’à partir d’un certain âge les travailleurs soient vus par le médecin du travail et de manière plus régulière.
Au niveau français
La France dispose encore d’un système de retraite avantageux avec un âge légal de départ à la retraite moins élevé (62 ans) que dans d’autres pays de l’OCDE. Néanmoins l’évolution mondiale et européenne paraît à la hausse et cet âge risque d’augmenter dans le futur. Il importe donc d’anticiper et de prévoir rapidement des plans d’actions pour travailleurs seniors incluant notamment des diminutions progressives d’horaires, des adaptations de poste, un meilleur suivi médical afin d’éviter de tomber dans un absentéisme rédhibitoire.
Pour aller plus loin
Vous pouvez consulter le site de l’agence européenne de santé au travail.
Vous pouvez nous demander l’étude IZA via notre formulaire de contact.
Nous vous la ferons parvenir gratuitement.
Vous pouvez également vous renseigner auprès de nous sur les solutions que nous proposons pour améliorer la santé au travail dans votre entreprise par le biais de notre formulaire de contact.
(1)Etude de IZA Institute of Labor Economic (laboratoire allemand dont le siège est à Bonn)