Télécharger en format PDFLes statistiques détaillées par CTN, codes NAF(1) et syndromes concernant l’année 2015 sont parues sur le site de la CNAMTS. Nous connaissions déjà les chiffres globaux. Mais une analyse plus fine montre des résultats plus intéressants.
Evolution
Après une légère augmentation en2014, le nombre de maladies professionnelles a de nouveau diminué et est revenu au niveau de l’année 2010.
Le graphique ci-dessus montre l’évolution du nombre de maladies depuis 2005.
Principales causes
Du point de vue des tableaux de maladies professionnelles, les causes principales demeurent les mêmes :
Tableau 057A (Affections péri articulaires) : 40 220
Tableaux 030A et 030B (Amiante) : 3 696
Tableaux 097A et 098A (Affections Rachis lombaires) : 3 427
Tableau 042 A (Surdité) : 799
Tableau 079A (Lésions chroniques du ménisque) : 556
Du point de vue plus précis des syndromes, lesquels peuvent provenir de tableaux différents, nous obtenons les résultats suivants :
81,5 % des nouvelles maladies déclarées portent sur ces 17 syndromes.
Les nombres de jours d’arrêt sont à prendre avec précaution. En effet des maladies peuvent se déclencher à la retraite et être prises en compte. Par ailleurs des jours d’arrêt peuvent provenir d’un arrêt déclenché l’exercice précédent.
Néanmoins, ce tableau permet de constater que les affections péri articulaires telles que canal carpien entraînent un nombre de jours d’arrêt important.
Répartition par codes NAF
Les statistiques sont présentées désormais depuis 2013 par code NAF.
Ces 15 secteurs d’activités, correspondant à 15 codes NAF concentrent 31 % des maladies professionnelles déclarées.
Analyse par indice de fréquence
De même que pour les AT, nous allons utiliser un indice de fréquence pour tenir compte du nombre de salariés. Cet indice non officiel est le nombre de cas recensés par milliers de salariés. Pour obtenir des chiffres représentatifs nous n’avons tenu compte que des codes NAF pour lesquels au moins 50 nouvelles maladies ont été déclarées.
Les résultats figurent dans le tableau ci après :
Nous constatons que les résultats sont complètement différents. Ce sont dans ces secteurs que les risques de maladies professionnelles sont vraisemblablement les plus importants.
Principales conclusions(2)
Le nombre de maladies déclarées est resté relativement stable par rapport à l’année 2014. Il a légèrement diminué.
En revanche le nombre de décès a augmenté passant de 368 à 381 soit 23 décès de plus, ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle.
Il est notoire que les maladies liées au travail sont très largement sous-estimées. Dans de nombreux services publics ou collectivités, les travailleurs ne déclarent pas et l’absentéisme afférent passe dans la maladie ordinaire. Ce dernier point est très facile à démontrer. Par ailleurs nombre de maladies liées au travail et n’entraînant pas d’arrêt ne sont pas déclarées par les salariés (maladies de la peau par exemple).
De nombreuses maladies ne figurent pas dans les tableaux et notamment toutes celles liées au stress au travail.
Des maladies se déclenchent à la retraite et parfois en dehors du délai de prise en charge.
Les maladies professionnelles constituent à nos yeux un problème encore plus important que celui des accidents du travail. Elles représentent une charge considérable pour le monde du travail.
Pour aller plus loin
Les tableaux statistiques sont accessibles sur le site de la CNAMTS.
Profitez également de l’occasion pour vous renseigner sur toutes les solutions possibles pour améliorer la prévention dans votre entreprise ou établissement.
Vous pouvez aussi nous les demander via notre formulaire de contact. Nous vous transmettrons gratuitement les tableaux.
Date document : 14/01/2017
(1) NAF:Nomenclature d’Activités Française tenue par l’INSEE. A partir de 2013, les statistiques ne sont plus présentées par codes Risques mais par code NAF
(2) Les résultats présentés dans cette étude ont été obtenus à partir des statistiques officielles mise en ligne par la CNAMTS. L’interprétation effectuée l’est à titre indicatif et ne peut engager la responsabilité de l’auteur.
