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Troubles musculosquelettiques : Mieux comprendre les TMS des membres supérieurs

Les troubles musculosqelettiques constituent un problème de santé majeur au travail et qui va en s’amplifiant. L’Institut Institut de Recherche Robert-Sauvé en Santé et en Sécurité du Travail vient de mettre en ligne une intéressante étude pour aider les organisations à traiter au mieux le problème.
pénibilité au travail
Introduction
Les TMS constituent un problème majeur de santé au travail. Leurs conséquences sont souvent très largement sous estimées et leur prévention possible et efficace. L’IRRST vient de produire une note de synthèse permettant de mieux cerner la problématique des TMS professionnels.
Les principaux points traités sont les suivants :

Définition et Principaux enjeux de la prévention des TMS
Quelle que soit la terminologie utilisée (Affections péri articulaires, Lésions attribuables au travail répétitif, troubles musculo squelettiques), il s’agit d’un ensemble de troubles relativement diversifiés qui peuvent affecter diverses structures : tendons, muscles, articulations, nerfs et système vasculaire. Selon la structure touchée et le type d’atteinte, on parlera de tendinite, de ténosynovite, de bursite, de syndrome du canal carpien, etc. Même si l’on entend davantage parler de ces problèmes depuis quelques années, le phénomène n’est pas nouveau. Il y a plus de deux cents ans, RAMAZZINI(1) faisait le lien entre lésions musculosquelettiques et travail. Il s’agit d’un phénomène de plus en plus répandu dont on se préoccupe dans la plupart des pays industrialisés.

Il s’agit donc d’un problème de santé au travail de grande ampleur. À cet égard, les spécialistes de la question ne voient pas le futur de façon encourageante. Ils prévoient en effet que les demandes d’indemnisation pour les lésions musculosquelettiques associées au travail vont continuer d’augmenter dans les années qui viennent. Les experts expliquent cet accroissement par un certain nombre de tendances. On cite notamment le contexte économique défavorable qui encourage l’intensification du travail. Avec la modernisation des méthodes de production et la mécanisation des efforts les plus intenses, on aurait pu s’attendre à la disparition des tâches répétitives, mais cette tendance ne semble pas devoir se confirmer, bien au contraire. Par ailleurs, une population active vieillissante pourrait être plus vulnérable aux lésions musculosquelettiques, particulièrement dans un contexte de chômage élevé qui décourage la mobilité. Les personnes qui commencent à ressentir des douleurs ne peuvent plus aussi facilement changer d’emploi, ce qui pourrait contribuer à expliquer la hausse des TMS.

Le phénomène des TMS doit donc être traité avec beaucoup de sérieux. Ces troubles musculosquelettiques ont des répercussions socio-économiques considérables.
Bilan TMS en France

D’abord, ils entraînent des coûts élevés pour les travailleurs, l’entreprise et la société, aussi bien au niveau des coûts directs associés aux accidents et aux maladies professionnelles (indemnisation des victimes, soins médicaux, etc.) qu’au niveau des coûts indirects qui y sont associés (pertes de production, frais de remplacement, absentéisme, etc.).
Par surcroît, l’ampleur des répercussions économiques ne doit pas faire oublier la gravité, parfois dramatique, des conséquences des TMS pour les personnes qui en sont victimes. La souffrance physique et mentale, les difficultés associées à l’indemnisation, les limitations temporaires ou permanentes dans leurs activités professionnelles ou autres ne sont que quelques-uns des aspects du drame qui peut frapper les personnes atteintes de TMS.

Organisation du document
Après avoir abordée la question de la définition et des enjeux, que nous venons de traiter, l’étude va présenter trois points :
– Les causes
– La détection
– La prévention

Les causes
On trouve d’une part des facteurs de risques que l’on peut assimiler à la notion de danger au niveau des accidents du travail et les modulateurs.
Un facteur de risque est une condition présente dans le milieu de travail dont la présence a été associée à l’apparition d’un problème de santé. La présence d’un facteur de risque ne mène pas automatiquement à un TMS, c’est une question de probabilité.
C’est pourquoi il est normal que, en raison des différences individuelles, tous les travailleurs ne soient pas atteints de la même façon.
Les principaux facteurs de risques sont les suivants :
• Postures contraignantes
• Effort et force
• Travail musculaire statique
• Répétition
• Invariabilité de la tâche
• Chocs et impacts
• Pressions mécaniques
• Vibrations
• Froid
• Facteurs organisationnels

Les modulateurs
• Intensité
• Durée
• Fréquence
Facteur de risque x Durée intensité fréquence = Ampleur du risque de TMS

La gravité potentielle va donc dépendre à la fois des facteurs de risque et des modulateurs

La détection : principales causes et effets
La détection se base sur deux types d’actions :
– La recherche des facteurs de risques : ce travail s’effectue sur des causes probables
– L’analyse des effets : ce travail s’effectue sur la santé des travailleurs
causes effets

La prévention
Pas d’action sans compréhension. La première phase consiste donc à comprendre le phénomène.
La prévention
Au coeur du travail d’analyse qu’il faut faire pour intervenir dans la prévention des TMS des membres supérieurs se tient l’activité de travail que l’on peut définir comme le jeu des interactions complexes entre un individu et sa tâche. L’activité de travail met en cause ce que l’on appelle des modes opératoires, c’est-à-dire certaines façons de faire, de procéder que met en jeu la personne qui accomplit le travail. On parle ici, bien sûr, du travail réel, tel qu’il est exécuté dans la réalité; il ne s’agit pas d’une activité « idéale », telle qu’elle pourrait être décrite sur papier ou sur la table de travail d’un concepteur, mais bien du travail tel qu’il se fait au jour le jour, avec les hésitations, les ratés, les erreurs et les problèmes qui surviennent dans la réalité.
La réalité du travail

Pour aller plus loin
Vous pouvez consulter le site de IRSST en suivant le lien :
http://www.irsst.qc.ca
Le document présenté dans cette note est accessible via le lien :
http://www.irsst.qc.ca/-publication-irsst-les-tms-des-membres-superieurs-mieux-les-comprendre-pour-mieux-les-prevenir-rg-779.html
Vous pouvez également nous demander ce document par le biais de notre formulaire d’accueil, nous vous le transmettrons gratuitement.
Vous pouvez nous contacter pour tout renseignement ou devis concernant la mise en place du document unique et l’intégration de la pénibilité par le biais de notre formulaire d’accueil : http://www.bertrandmerlin.com/index.php/contact/

Source images IRSST

Date document : 10/06/2013


(1) Bernardino Ramazzini : Professeur de médecine (1633-1714) considéré comme le père de la médecine du travail, fut l’un des précurseurs concernant les accidents du travail et les maladies professionnelles (analyse développée dans son ouvrage : Traité des maladies des artisans en 1713) et préconisa certaines mesures d’hygiène et sécurité.