«

»

Syndrome du Marteau Hypothénarien (SMH)

Les Troubles Musculo Squelettiques (TMS) constituent la principale cause de maladie professionnelle en Europe et en France. Du point de vue des maladies professionnelles, ces affections sont causées par certains gestes ou postures de travail.
Figure IRSST
Très proches de ces types d’affections se trouvent les affections liées aux vibrations et traitées en France dans le tableau 069A. Ces affections sont causées par les vibrations et chocs transmis par certaines machines ou outils mais aussi par des chocs de la main sur des éléments fixes.
Des textes ont été établis sur l’exposition aux vibrations, mais on parle peu des chocs.
Par ailleurs l’un des syndromes rencontré est le SMH (Syndrome du Marteau Hypothénarien) qui lui est également peu étudié.
L’IRSST(1) s’est intéressé à ce syndrome et vient de mettre en ligne un document concernant de syndrome.

Principaux points abordés dans l’étude de l’IRSST
« Les travailleurs qui manipulent des outils vibrants sont à risque de développer deux maladies professionnelles distinctes, à savoir le syndrome vibratoire, dont une des atteintes se manifeste par un phénomène de Raynaud d’origine vasospastique, et la thrombose ou l’anévrysme de l’artère cubitale aussi appelée le syndrome du marteau hypothénarien (SMH). Ces deux maladies professionnelles se manifestent par des doigts blancs. Cependant, la démarche thérapeutique et les mesures préventives diffèrent. Incorrectement diagnostiqué, le SMH peut entraîner de lourdes conséquences, telles que l’amputation des doigts »

La prise en charge thérapeutique étant différente pour le SMH, il importe de bien caractériser le syndrome. Par ailleurs il importe de déterminer les causes et les principales populations exposées afin de mettre en place des mesures de prévention. Ce document présente donc un intérêt tant pour les préventeurs que pour les médecins du travail.
Du point de vue méthodologique, l’étude a procédé de deux sources de données : revue de la littérature de 1949 à 2013 et étude de cas de travailleurs au cours de la période de 1993 à 2002.
L’étude détaille l’anatomie de la main afin de mieux comprendre sa vulnérabilité aux traumatismes palmaires et ses conséquences. Elle précise ensuite la pathophysiologie.
Elle en déduit les principales populations à risques en précisant des métiers, des activités et des outils utilisés. On constate que le syndrome n’est pas forcément lié à l’utilisation d’outils vibrants mais également à des chocs liés à l’utilisation d’outils ou non.

Conclusion de l’étude
Beaucoup d’incertitudes demeurent notamment quant à la justesse du diagnostic mais également quant aux impacts des vibrations ou des chocs sur la paume de la main et protection de la paume.
L’étude préconise enfin des recommandations afin de mieux documenter le risque de développer le SMH et donc de le prévenir.
«
1. Sensibiliser les milieux de travail et les cliniciens à l’importance de reconnaître les symptômes et les signes de la maladie chez les travailleurs à risque.
2. Cibler les milieux les plus à risque : secteur de la construction et celui de la mécanique automobile.
3. Encourager l’identification précoce de la maladie auprès des milieux de travail.
4. Partager les connaissances auprès des médecins cliniciens et des intervenants en santé au travail, et prévoir des outils pédagogiques.
5. Mettre à la disposition des travailleurs et des employeurs des documents de vulgarisation sur le SMH.
6. Envisager des enquêtes et des études épidémiologiques pour évaluer la prévalence de la maladie dans les secteurs d’activité économique identifiés à risque.
7. Assurer la surveillance du SMH dans les banques de données.
8. Développer des outils standardisés de cueillette de données (répertoire des outils vibrants et de leurs caractéristiques et questionnaires médicaux sur les activités professionnelles).
9. Évaluer l’efficacité des moyens de prévention : gants coussinés, réduction de l’exposition, modifications aux méthodes de travail.
10. Mieux caractériser les outils vibrants qui sont potentiellement incriminés.
11. Encourager une meilleure description de l’exposition des travailleurs qui présentent une symptomatologie et un tableau clinique compatibles avec le SMH.
12. Encourager auprès des médecins de première ligne la reconnaissance d’une histoire professionnelle qui cible la recherche d’activités à risque auprès de leur clientèle.
13. Élaborer des lignes directrices pour l’évaluation diagnostique et l’approche thérapeutique, basées sur les données probantes.
14. Recommander l’usage du test d’Allen et du Doppler chez tous les travailleurs exposés aux
vibrations.
15. Développer une approche consensuelle quant à l’attribution du déficit anatomophysiologique aux travailleurs symptomatiques et identifier les limitations fonctionnelles appropriées. »

Pour aller plus loin
Vous pouvez télécharger le document en suivant le lien.

Vous pouvez également nous le demander via notre formulaire d’accueil.

Date document : 28/02/2015


(1) Institut de Recherche Robert-Sauvé en Santé et en Sécurité du Travail : Institut de recherche scientifique implanté au Québec (site : http://www.irsst.qc.ca)