«

»

Risque routier. Distraction au volant. Téléphone mobile au volant

De plus en plus de véhicules sont équipés de dispositifs mains libres permettant de téléphoner en conduisant tout en respectant le code de la route. Pourtant une étude de l’OMS montre que le risque est quasiment équivalent qu’avec un téléphone tenu en main.

Rappel de la problématique
En France, l’accident routier est la première cause d’accident mortel pendant le temps de travail. Pour tous les professionnels de la route, la communication est importante. L’attrait de l’usage du téléphone mobile est donc bien réel. Certes le code de la route interdit l’usage du téléphone au volant et de nombreux employeurs on compris et mis en place des mesures de prévention.

Or l’un des moyens de prévention utilisé par les employeurs est la mise en place de kits mains libres. Par ce dernier terme, nous entendons tout système permettant de téléphoner de manière autorisée par le code de la route, c’est-à-dire en général sans utilisation des mains.

Que peux-ton penser de ce type de d’installation ? Diminue-ton réellement le risque routier ?

Etude de l’Organisation Mondiale de la Santé
L’OMS vient de publier une étude sur la distraction au volant et notamment liée à l’utilisation du téléphone portable. Cette étude est intéressante dans la mesure où elle sort du cadre français et essaie de poser objectivement la problématique des risques liés à l’utilisation du téléphone mobile au volant.

Tout d’abord comment peut-on définir la distraction au volant?
« La distraction au volant est généralement considérée comme différente de l’inattention ou d’une attention flottante. Le conducteur est distrait lorsqu’un événement déclenchant extérieur fait que celui-ci détourne son attention de la conduite (par exemple son téléphone mobile sonne). Son attention est détournée parce qu’il effectue une tâche supplémentaire ou qu’il se concentre transitoirement sur un objet, un événement ou une personne sans rapport avec la tâche prioritaire qui est la conduite (6). L’inattention au volant concerne tout état ou événement qui fait que le conducteur accorde moins d’attention à la conduite – cette inattention peut exister sans nécessairement avoir été provoquée par un événement, en cas par exemple de rêverie (5,7). Le détournement de l’attention qui se produit lorsque le conducteur est distrait diffère également des effets sur la conduite de l’état de santé, de la consommation d’alcool ou de drogue et/ou de la fatigue (quoique ces facteurs puissent aggraver les effets de la distraction). »

L’usage du téléphone mobile est donc dans tous les cas de figure un facteur de distraction!

Les principales conclusions de l’étude
« Il a été démontré que l’utilisation d’un téléphone mobile en conduisant avait un certain nombre d’effets négatifs sur le comportement au volant. En effet, les conducteurs sont non seulement distraits physiquement par le fait de téléphoner et de conduire en même temps, mais ils sont aussi déconcentrés sur le plan cognitif du fait qu’ils doivent partager leur attention entre la conversation à laquelle ils participent et les tâches relatives à la conduite.

Au moment de la rédaction du présent rapport, il n’existe pas de preuves concluantes tendant à montrer que le téléphone mains libres serait plus sûr que le téléphone tenu à la main, car les effets cognitifs sont les mêmes avec les deux types d’appareil. Il ressort des études réalisées que l’utilisation d’un téléphone mobile en conduisant – qu’il soit tenu à la main ou qu’il s’agisse d’un appareil mains libres – entraîne un taux d’accidents supérieur à ce qu’il serait si le conducteur s’abstenait de téléphoner. Il est clair en tout cas que si l’impact relatif de la distraction sur l’aptitude à la conduite peut varier selon le type de téléphone, l’âge ou le sexe du conducteur, l’utilisation d’un téléphone mobile en conduisant accroît le risque
absolu d’accident pour tous les conducteurs.»

Conclusion générale
Le but de cette note est essentiellement d’aborder le principe de la communication téléphonique via un kit main libre, laquelle est autorisée en France. Les conclusions de cette étude montrent que le risque est présent du fait de la surcharge cognitive imposée par la conversation.

Ce type d’action doit donc faire l’objet d’une évaluation des risques et figurer au document unique. Des entreprises ont de ce fait également interdit à leurs salarié(e)s l’utilisation du kit « mains libres » ou tout dispositif de ce type.

Pour aller plus loin
Vous pouvez télécharger l’étude de l’OMS via le lien :
http://www.who.int/violence_injury_prevention/publications/road_traffic/distracted_driving_fr.pdf
Vous pouvez également nous le demander via notre formulaire de contact :
http://www.bertrandmerlin.com/index.php/contact/
Nous vous la ferons parvenir gratuitement

Date document : 05/11/2011