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Manque de sommeil : un risque non négligeable

L’évolution sociétale et celle du monde du travail semblent inciter les gens à dormir de moins en moins. Une étude américaine montre qu’un grand nombre de travailleurs dorment moins de 6 heurs par nuit. Ce problème concerne aussi les travailleurs français. Le manque de sommeil peut constituer un facteur de risque professionnel.
Introduction
Une chercheuse du NIOSH (1), Sara Luckhaupt, vient de publier une étude sur le manque de sommeil chez les travailleurs américains. Ses conclusions sur le manque de sommeil et ses conséquences débordent bien évidemment du cadre américain et concerne l’ensemble des travailleurs.
Selon l’étude, 30 % des adultes américains dormiraient six heures ou moins par nuit. Les populations les plus exposées seraient les travailleurs en équipe de nuit, les transporteurs, les travailleurs dans les secteurs de la logistique ou des soins médicaux.

Recommandation et risques
La fondation Nationale pour le sommeil recommande une durée de 7 à 9 heures par nuit. Les risques liés au manque de sommeil sont loin d’être négligeables : du point de vue accident, la fatigue entraînant des somnolences ou des micro endormissements peut générer des accidents routiers impactant non seulement le conducteur mais également des tiers.
A ce titre une étude (2) considère qu’une durée de 17 heures sans sommeil équivaut à une alcoolémie de 0,50 g/l soit la limite autorisée dans de nombreux pays. Par ailleurs on note un certain nombre d’effets chroniques potentiels liés au manque de sommeil : le manque de sommeil constitue un facteur d’augmentation du risque d’obésité, de maladies cardio-vasculaires, de dépression et de diabète.
Un mythe consiste à croire que le sommeil est « négociable » et que l’on peut se débrouiller en dormant de moins en moins. Notre société doit prendre conscience que le sommeil est un impératif et que son manque entraîne une diminution de la performance et de l’humeur.

Actions possibles
Si le manque de sommeil peut provenir de comportements individuels (multi emploi, conditions de vie particulières…), la responsabilité de l’employeur peut être engagée également (déplacements trop lointains, retours de déplacements la nuit au lieu de coucher à l’hôtel, nombre de nuits consécutives sans sommeil, pression sur les travailleurs).
Ce problème n’est donc pas négligeable et doit être pris en compte. Il peut faire partie des risques à évaluer et nécessiter une inscription au document unique.

Pour aller plus loin
Vous pouvez consulter les résultats des études par le biais des liens suivants :
http://www.webmd.com/sleep-disorders/news/20120426/30-percent-workers-get-far-too-little- sleep
http://www.cdc.gov/mmwr/preview/mmwrhtml/mm6116a2.htm?s_cid=mm6116a2_w.

Date document : 20/05/2012


(1) National Institute for Occupational Safey and Health
(2) Dawson, D., and Reid K. (1997). “Fatigue, alcohol and performance impairment.” Nature 388, 235