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Bilan IRSN 2012 de l’exposition aux radiations ionisantes

L’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) vient de publier son bilan 2011. Le nombre de travailleurs surveillés est en augmentation et les expositions sont relativement stables. Toutefois l’exposition des personnels navigants aux rayons cosmiques n’est pas négligeable. Attention notamment aux femmes enceintes !

L’IRSN a entre autres missions, celle de surveiller les travailleurs susceptibles d’être exposés à des radiations ionisantes. En 2012, 354 665 travailleurs (contre 343 988 en 2011 soit une augmentation de 3 %) ont ainsi bénéficié de cette surveillance.

Rappels de quelques valeurs limites
La somme des doses efficaces reçues par exposition externe et interne ne doit pas dépasser 20 mSv sur douze mois consécutifs. Article R4451-12 CdT « Lorsque, dans son emploi, la femme enceinte est exposée à des rayonnements ionisants, l’exposition de l’enfant à naître est, pendant le temps qui s’écoule entre la déclaration de grossesse et l’accouchement, aussi faible que raisonnablement possible, et en tout état de cause inférieur à 1mSv.» (Article D4152-5)
« Les jeunes travailleurs âgés de seize à dix-huit ans autorisés lors de leur formation, …, à être occupés à des travaux les exposant aux rayonnements ionisants ne peuvent recevoir au cours de douze mois consécutifs une dose efficace supérieure à 6mSv.» (Article D4153-34)

Principales conclusions du rapport
Des inégalités importantes dans la répartition des doses sont observées selon les secteurs d’activité. Ainsi, le secteur médical et vétérinaire qui regroupe la majorité des effectifs surveillés (62 %), présente une dose individuelle moyenne faible (0,49 mSv en 2012), alors que les travailleurs de l’industrie nucléaire et non nucléaire, représentant 30 % des effectifs suivis, reçoivent les doses individuelles moyennes les plus élevées (respectivement 1,16 et 1,54 mSv en 2011). Dans le secteur de la recherche, les doses individuelles restent en moyenne inférieures à 0,5 mSv. Les cas de dépassement des limites réglementaires (corps entier et extrémités) sont majoritairement rencontrés dans le secteur médical puis dans celui de l’industrie non nucléaire.

13 977 travailleurs ont enregistré une dose individuelle annuelle supérieure à 1 mSv (14 035 en 2011).
1 849 travailleurs ont reçu une dose supérieure à 6 mSv (1 929 en 2011).
14 travailleurs ont enregistré une dose supérieure à 20 mSv (donc supérieure à la valeur limite) par rapport à 12 en 2011.
Bilan IRSN 2012
Radio activité naturelle et rayons cosmiques
La terre reçoit en permanence des particules, provenant des explosions de supernova de notre galaxie ou d’éruptions solaires, qui constituent le rayonnement cosmique. L’exposition à ce rayonnement croît avec l’altitude car l’atmosphère en absorbe une partie. Sont donc principalement concernés les spationautes ainsi que les personnes utilisant fréquemment les moyens de transports aériens, notamment les personnels navigants. L’exposition varie également avec l’itinéraire emprunté par l’avion, car elle est plus forte aux pôles qu’à l’équateur.
Voici à titre d’exemple les doses en millisieverts (mSv) reçues pour les parcours suivants :
Doses en millisieverts reçues
Le bilan de l’exposition externe des personnels navigants de l’aviation civile aux rayonnements cosmiques, établi à partir des données transmises par quatres compagnies en 2012 à partir de 20 823 personnels navigants, témoigne d’une exposition externe non négligeable :
81 % des personnels navigants ont reçu une dose efficace annuelle supérieure à 1 mSv (chiffre stable par rapport à 2011), la dose annuelle moyenne étant de 1,9 mSv et la dose maximale étant 4,4 mSv.

On constate que la valeur limite de 6 mSv(1) n’est pas très éloignée. Par ailleurs seules quatre compagnies ont transmis des informations à l’IRSN. En outre, la dose individuelle moyenne est supérieure à 1 mSv, ce qui pose un réel problème pour les femmes enceintes. Aucune information concernant cet état éventuel ainsi que la surveillance particulière des femmes enceintes ne figure dans le bilan.
Il faut rappeler l’obligation pour l’employeur d’évaluer cette exposition :
« Lorsque des travailleurs sont affectés pour tout ou partie de leur temps de travail à l’exécution de tâches à bord d’aéronefs en vol, l’employeur procède à une évaluation des doses susceptibles d’être reçues par ceux-ci, en ayant recours, si nécessaire, à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
Il communique les résultats de cette évaluation à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
» (article R4451-140 du CdT).
Par ailleurs le code du travail précise : « Si les résultats de l’évaluation des doses susceptibles d’être reçues mettent en évidence des expositions individuelles susceptibles d’atteindre ou de dépasser une dose efficace de 1 mSv par an, l’employeur prend les mesures générales administratives et techniques nécessaires pour réduire l’exposition.
Il programme, à ce titre, l’exécution des tâches pour diminuer les doses reçues lors des vols, notamment lorsqu’une grossesse est déclarée par un membre du personnel
» (article R4451- 141 du CdT).

On peut se poser un certain nombre de questions sur l’exposition de certaines catégories de travailleurs :
Les personnels non surveillés des compagnies aériennes et notamment les personnels effectuant un nombre d’heures de vol important.
Les personnes utilisant très fréquemment l’avion dans le cadre de déplacements professionnels.

Pour en savoir plus
Vous pouvez consulter le site de l’IRSN :
http://www.irsn.fr
Vous pourrez y télécharger le rapport 2012.
Vous pouvez également nous le demander, nous vous le transmettrons gratuitement.
http://www.bertrandmerlin.com/index.php/contact/


(1) Les travailleurs susceptibles de recevoir une dose supérieure à 6 mSv sont classés par l’employeur en catégorie A après avis du médecin du travail. La catégorie A implique des contraintes et notamment l’obligation d’une surveillance médicale renforcée.